53 états, plus de 40 monnaies (CFA, Dalasis, Naira, Cédi, Franc Guinéen). L’Afrique marche à reculons ou plutôt recule en marchant. Tel dans le mythe de Sisyphe, au moment où l’on pense avoir le droit légitime d’espérer progresser vers le développement, et aspirer à des lendemains meilleurs que ceux des 50 dernières années, tel un continent maudit, les choses tanguent, chavirent et finalement tournent au drame dans bien des cas.
En 50 ans d’indépendance, le continent n’a pas connu une seule année de répit : aux catastrophes naturelles (inondations, sécheresse, famine, épidémie, etc.) s’ajoutent celles sciemment créées et savamment entretenues par le fils d’Adam et d’Eve lui-même (guerre, détournement des deniers publics, braderie des ressources nationales, déforestation massive, etc.) Pour faire face à ces désastres, les Africains doivent se convaincre d’une chose : aucun de nos micros états balkanisés et dirigés par des petits roitelets régnant sur des populations miséreuses dans des pays sans ressources suffisantes, aucun de nos états dis-je ne peut faire cavalier seul et prétendre s’en sortir. Voyez bien l’Europe aujourd’hui. L’Union Européenne est une réalité, pas un veux pieux, ni une coquille vide. Elle a sa monnaie. Les 27 états Européens ont aujourd’hui une monnaie commune : l’Euro. A cela s’ajoutent d’autres institutions communautaires (Banque Centrale Européenne, Parlement Européen, 1 tout nouveau président de l’Union, etc.) sont totalement fonctionnelles. Il faut y croire et ajouter une bonne dose de volonté politique. Le mot est lâché. Hélas, c’est un secret de polichinelle que les décisions les plus murement réfléchies et les plus porteuses n’ont de chance d’aboutir si la volonté politique fait défaut ; parce qu’il n’y a pas pire aveugle que le voyant qui refuse de voir. A l’évidence, la dernière crise financière qui a secoué la planète entière vient nous rappeler la très grande fragilité de nos économies. L’intégration régionale librement consentie est donc la seule alternative, la seule réponse idoine à ce genre de situation. Sinon des pans entiers de nos fragiles économies tomberont un jour pour ne plus pouvoir se relever. Acceptons comme l’ont fait les Européens de consentir quelques sacrifices (par le système de vase communicant), de céder quelques privilèges et certaines parties de notre souveraineté au profit du bien être collectif et communautaire. Rien que pour les 15 pays de la CEDEAO et les 8 pays de l’UEMOA, les défis à relever se conjuguent au pluriel. Parmi ceux-ci et l’un des plus sensibles est la libre circulation des personnes et des biens au sein de ces 2 espaces, ainsi que le droit d’établissement. Il y a aussi la résurgence de plus en plus flagrante d’entraves au bon fonctionnement du marché commun que dressent certains états membres de l’Union et la discrimination criarde instaurée entre étudiants ressortissants de l’Union dans les Universités et établissements publics de l’espace.
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