lundi 22 février 2010
NIGER : Et ce fut le dénouement
Après avoir traversé une forte zone de turbulence interminable et dangereuse, l’avion Niger du pilote Mamadou Tandja, Lieutenant-colonel à la retraite, vient de faire un atterrissage forcé. Le pilote, son équipage et l’ensemble de ses passagers ont atterri dans 1 camp militaire «à midi pile » passez-moi l’expression. C’était le jeudi 18 février 2010 ; au moment où le président Tandja III dirigeait une importante réunion du conseil des ministres (annoncée la veille par son premier ministre). M. Ali Badjo Gamatié qui revenait d’Abuja avait en effet animé une conférence de presse pour expliquer les résultats de ses pourparlers avec les chefs d’état de la CEDEAO. Et patatras… en 2 temps, 3 mouvements, les choses se précipitent et basculent en cette journée du jeudi 18 février à Niamey. Après, quelques heures de confusion et de panique généralisée, les choses se précisent à Niamey. Le pouvoir a changé de main. Tandja et ses ministres sont aux arrêts ; une junte vient de s’emparer du pouvoir. Elle s’appelle CSRD : Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie dirigée par le Chef d’Escadron SALOU DJIBO, très peu connu du public. Dans la première déclaration lue par son porte parole, le Colonel KARIM GOUKOYE ABDOULKARIM, la junte justifie le putsch par le péril grave qui pesait sur le pays avec la persistance d’une crise politique au plan interne et de nombreuses difficultés avec la communauté internationale.
Ce coup inattendu mais prévisible vient ainsi mettre fin à une longue crise politique née de la décision du Président Tandja de s’accorder 3 ans de bonus après la fin de ses 2 mandats constitutionnels à la tête de l’état du Niger.
Tandja partit, les grands chantiers qu’il a initiés et pour lesquels il veut rester, vont-ils s’arrêter ? Eh bien non ! Car l’état est une continuité.
Tandja aurait put et aurait dut partir la tête haute, avec tous les honneurs à la mesure de l’immense service qu’il a rendu à son peuple ; mais c’était sans compter avec les sirènes malveillantes et les flagorneries de quelques courtisans zélés et sans scrupules, qui n’ont à cœur que leurs propres et prêts à pousser le « vieux » dans l’abîme s’il le faut pour préserver leur « sauce rouge ». Mais voilà qu’aujourd’hui tout leur a échappé comme par un coup de baguette magique. En partant, le « vieux » aurait put être une référence, une icône incontournable dans la sous-région. Il entrerait dans le cercle très fermé d’anciens chefs d’états ouest africains (JOHN KUFOR du Ghana, MATHIEU KEREKOU et NICEPHORE SOGLO du Bénin, ABDOULSALAMI du Nigéria, etc.) Mais hélas, les sirènes du TAZARCE ont été plus fortes et les 3 ans de bonus se sont limités à un supplément de moins de 2 mois ; avec en sus une crise politique et sociale qui a rythmé la vie du pays depuis l’avènement du mouvement TAZARCE ; crise qui n’a certainement pas laissé Tandja indifférent et dormir en paix. Tout ce sacrifice, toute cette remise en cause de 10 ans de règne et d’efforts presque pour rien ; parce que le vieux est sortit du palais par la petite porte, contraint et forcé par des bruits de botte, des crépitements de 12,7 et de mitraillettes, des sifflements d’obus et de missiles.
Que de regrets pour un homme qui a eu un parcours exceptionnel, qui a sut redonner espoir et confiance aux Nigériens.
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Salut!
RépondreSupprimerTandja a refusé de sortir par la grande porte, il a donc été contraint à sortir par la petite porte.
C'est une très belle leçon à tous les chefs d'états qui veulent se maintenir au pouvoir par tous les moyens sans tenir compte des aspirations du peuple.
Amicalement ! ton blog est intéressant !