jeudi 27 mai 2010

2009, l’année la plus meurtrière pour les journalistes selon la FIJ

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) appelle aujourd'hui à ce que les gouvernements et les Nations Unies agissent davantage pour protéger les journalistes, alors même que l'on annonce un terrible bilan de 137 journalistes et travailleurs des médias tués en 2009. Selon la FIJ, le nombre d'assassinats ciblés de journalistes (113) est un des plus élevés jamais enregistrés, et ce malgré les appels des Nations Unies demandant aux gouvernements de mettre un terme à l'impunité.
A la fin de cette année qui s'est terminée par un grand nombre de décès parmi les travailleurs des médias, les Philippines, le Mexique et la Somalie sont désignés comme les pays les plus dangereux pour les journalistes.
"La baisse du nombre d'assassinats de journalistes l'an dernier n'aura pas duré très longtemps", a déclaré Jim Boumelha, Président de la FIJ. " L'effroyable massacre de 31 journalistes et travailleurs des médias aux Philippines en novembre et les récentes violences à l'encontre de nos collègues au Mexique et en Somalie ont transformé cette année en bain de sang pour les médias."La liste de la FIJ présentant les décès des travailleurs des médias dans l'exercice de leurs fonctions est établie en collaboration avec INSI, l'Institut international pour la sécurité de la presse et totalise 137 journalistes et travailleurs des médias morts en 2009, contre 2008 répertoriés en 2008. Parmi ces 137 cas, 24 étaient des décès accidentels frappant des journalistes dans l'exercice de leurs fonctions.
En Irak, pays qui a été durant le plus clair de la décennie le pays le plus dangereux pour les journalistes, les décès dans les médias sont tombés à 5, contre 16 l'an passé, la crise politique s'étant un peu atténuée dans le pays. Mais, cette année, les statistiques les plus choquantes viennent des Philippines, où 38 journalistes et travailleurs des medias ont été tués en 2009 - la plupart d'entre eux victimes d'un massacre dans la province de Maguindano le 23 novembre, qui a fait 31 victimes parmi les médias.
La FIJ estime que cette attaque sans précédent et la violence permanente contre les médias en d'autres endroits représentent un défi pour les gouvernements auxquels les Nations Unies ont demandé, en 2006, de prendre des mesures pour protéger les journalistes et les médias dans les zones de conflit. "La question est de savoir si les gouvernements écoutent ou sont prêts à prendre sérieusement leurs responsabilités", a déclaré Aidan White, Secrétaire général de la FIJ. "La complaisance et l'indifférence ne peuvent être tolérées. La crise à laquelle sont confrontés les médias menace des vies innocentes et la démocratie elle-même."
En date du 31 décembre, la FIJ a enregistré l'information suivante concernant les décès de journalistes et de travailleurs des médias en 2009:
Assassinats ciblés: 113
Morts accidentelles: 24
Total des décès: 137
Pour la deuxième année consécutive, la région Asie-Pacifique est la région la plus meurtrière, avec 52 journalistes et travailleurs des médias tués. Les Philippines ont payé le plus lourd tribut, suite au massacre du 23 novembre, dans la province de Maguindano, qui a fait 31 victimes parmi les médias. Se trouvent parmi les autres pays ayant subi de nombreuses disparitions parmi les travailleurs des médias : Mexique13, Somalie9, Pakistan 7, Russie 6
En 2008, l'Irak, l'Inde et le Mexique étaient les pays les plus dangereux au monde. La Russie a rejoint cette année le peloton de 5 pays les plus dangereux. La FIJ soutient une campagne contre l'impunité dans ce pays et a lancé une base de données en ligne relative aux assassinats de journalistes, en collaboration avec deux des principales organisations chargées de surveiller les abus à l'encontre des journalistes : la Glasnost Defence Foundation et le Centre pour le journalisme en conditions extrêmes. Le rapport complet de la FIJ sur les journalistes et les travailleurs des médias tués en 2009 sera publié à la mi janvier 2010.

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