Le Niger vient de franchir un pas de géant dans le cadre de l’instauration et de la préservation de la liberté de la presse. La dépénalisation du délit de presse est désormais une réalité au Niger. En effet, l’ordonnance portant régime de la liberté de presse adoptée en Juin 2010 a été publiée la semaine dernière dans le Journal Officiel de la République du Niger.
Elle abroge ainsi celle en vigueur depuis 1999. Elle entre donc légalement en vigueur et sera désormais exécutée comme une loi de l’Etat. L’on se rappelle de la bataille menée pendant plusieurs années par les organisations socioprofessionnelles de la presse nigérienne pour aboutir à ce résultat obtenu également grâce à l’engagement des autorités de la transition en faveur de l’instauration d’une véritable liberté de la presse au Niger. Grâce à cette dépénalisation, les journalistes nigériens auront le loisir d’exercer en toute tranquillité et en toute responsabilité leur fonction sans avoir cette épée de Damoclès sur la tête : être détenu en préventive pour toute plainte déposée pour des écrits dérangeants.
Mais, car il y a un mais que les confrères doivent prendre en compte, cette ordonnance ne leur donne nullement un chèque en blanc pour écrire ce qu’ils veulent contre qui ils veulent. Cela doit être clair dans l’esprit de tous les journalistes : la dépénalisation signifie avant tout assumer entièrement ce que nous écrivons, c’est-à-dire pouvoir et savoir en toute circonstance défendre sa bonne foi dans ce que l’on écrit, et que l’on a écrit sans intention de nuire.
Le point saillant de cette nouvelle ordonnance est qu’elle substitue la peine privative de liberté à des amendes variant entre 100 000 et 500 000FCFA, selon les cas sans préjudice des dommages et intérêts auxquels peut prétendre la victime. Pire le récidiviste peut s’exposer à une amende pouvant atteindre le million de FCFA. Comme partout ailleurs dans les pays démocratiques, le journaliste ne sera pas contraint par cette ordonnance de divulguer ses sources d’information.
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